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Crimes commis pendant la crise postélectorale : Voici le décompte macabre de la Commission nationale d’enquêtes


lepointsur.com (Abidjan, le 13-3-2015) Au lendemain de la grave crise survenue après le second tour de l’élection présidentielle d’octobre 2010, la Commission nationale d’enquêtes a été créée par décret N°2011-176 du 20 juillet 2011.

Paulette Badjo Ezouehu, Présidente de la Commission nationale des Droits de l'homme et de la Commission nationale d'enquêtes. (Ph: Dr)

Paulette Badjo Ezouehu, Présidente de la Commission nationale des Droits de l’homme et de la Commission nationale d’enquêtes. (Ph: Dr)

Elle est née de la volonté du chef de l’Etat de faire toute la lumière sur les différentes atteintes au cours de cette période sensible de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Cette commission venait aussi mettre fin à la multiplicité de rapports sur les évènements et la contradiction des versions.

Après plus de trois longues années d’enquêtes, elle a rendu public les résultats de son travail. Ainsi, selon le rapport officiel de la Commission nationale d’enquêtes, les Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) se sont rendues coupables des décès de 727 personnes dont 54 cas dus à des tortures et mauvais traitements et 545 cas d’exécutions sommaires. Quant aux soldats restés loyaux au Président Laurent Gbagbo, ils sont responsables de 1452 crimes du même genre.

Ces résultats viennent mettre sous les projecteurs la question de l’implication de deux parties dans les malheurs subis par les populations au cours de la crise postélectorale. Evidemment, le rapport de la commission dirigée par Paulette Badjo Ezouehu montre bien que les deux forces opposées pendant cette grave crise ont toutes commis des meurtres.

La question qui n’arrête d’effleurer les lèvres est de savoir pourquoi au moment où les responsabilités doivent être situées, seules les Fds sont présentées devant les juges ?

Evidemment, une telle situation a fait dire à plusieurs observateurs politiques que la Côte d’Ivoire vit au rythme de la justice des vainqueurs. Si pour l’heure, plusieurs commandants des Forces républicaines ont glané des échelons sans pour autant être inquiétés, force est de reconnaître qu’une telle situation met en péril la réconciliation nationale et la cohésion sociale tant souhaitée par le Président de la République.

Bien entendu, cet état de fait a fini par placer la Côte d’Ivoire au rang des pays où la justice est sélective et à la tête du client. En témoignent les différentes levées de boucliers des organisations de défenses des Droits de l’Homme contre le pouvoir Ouattara.

Idrissa Konaté

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