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Grand Dossier/ Logements sociaux : De la cité Ators II à la cité Ado/ Les agents souscripteurs de la Sotra crient à la trahison (actualisé)


Le mutisme coupable du Dg de la SICOGI

Le ministère de la Construction, très fâché

CITE ADODans le cadre de la réalisation de l’opération dénommée Artos II (Gnamgobité) concernant les logements sociaux des agents de la Société des transports abidjanais (Sotra), 577 travailleurs de cette société avaient souscrit à ce projet, en 2008. Il s’agissait pour l’ex-Directeur général de la Sotra Philipe Attey de doter les agents économiquement faibles d’un toit à moindre coût. Ainsi, de 2006 à 2008 les agents désireux ont souscrit chacun la somme de 1.008.000 FCFA représentant l’apport personnel aux logements sociaux. Ils étaient prélevés à 42.000 FCFA par agent par mois sur la période de 2006 à 2008. La première pierre a même été posée et une villa témoin a vu le jour, selon le représentant des souscripteurs Avit Kacou.

Malheureusement, le projet ne verra pas le jour jusqu’à la chute de l’ex-Président Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011 et le départ de M. Philippe Attey de la tête de la Sotra. A en croire le représentant des souscripteurs et receveur à la Sotra, Avit Kacou c’est l’apport personnel des 577 agents qui s’élevait  à 1.008.000 FCFA par agent souscripteur resté dans les caisses de la Sotra qui aurait permis à la direction de la société d’acquérir le terrain. A l’avènement du Dg  actuel, Méïta Bouaké, il a pris le projet à bras le corps. Seulement, soutient-il, « il va vendre le terrain à la direction de la Sicogi qui, à son tour, va lui donner une nouvelle dénomination« . C’est ainsi que la cité Artos II va s’appeler  «  cité Ado« .

Le projet va voir le jour et prendre forme avec comme maître d’ouvrage la Sicogi pour 2172 logements. A la pose de la première pierre, au dire du représentant des souscripteurs, non seulement le prix de l’acquisition de logements va augmenter, mais sur 577 souscrits le Dg va « promettre 300 logements au départ« . « Grande fut notre surprise quand le président du comité de gestion de la Muges (Ndr : Mutuelle générale des employés de la sotra), Jean Valjean Nouaman Tano que seuls 70 souscripteurs ont été identifiés pour bénéficier des logements sociaux, » a indiqué Avit Kacou.

Les agents souscripteurs trahis

Les propos du représentant des souscripteurs est soutenu par N’Guessan Ernest, magasinier. « En son temps, le Directeur général de la Sotra, Attey Philippe a émis l’idée des logements sociaux. Le projet en question avait pour objectif de permettre à chaque agent d’avoir un toit. Un apport personnel de un million huit mille francs Cfa a été prélevé sur chaque souscripteur pendant deux ans sur le salaire. A l’époque, c’était cinq millions FCFA les logements trois pièces c’est à dire deux chambres salons et quatre millions ; les deux pièces : la chambre-salon. Une fois rentré dans la maison, l’agent devrait être précompté jusqu’à solder la maison, » explique N’Guessan Ernest. Et d’ajouter ce qui suit : « le projet n’ayant pas abouti, à l’avènement du Président Alassane Ouattara, il a lancé l’opération, « un Ivoirien, un toit. » Et comme le terrain appartenait à la Sotra, nous partions favoris. C’est ainsi que le président de la direction nous a informés que sur plus de 583 souscripteurs, seuls 300 agents allaient rentrer en possession des logements sociaux. Il faut souligner au passage que ce nombre prend en compte les licenciements, et les départs à  la retraite. »

Le représentant des souscripteurs, Avit Kacou (Ph:Dr)

Le représentant des souscripteurs, Avit Kacou (Ph:S.K)

Avant de conclure : « Malheureusement, nous n’avons pas eu les 300 maisons et à la fin c’est 70 maisons que la Sicogi a données à la Sotra. Des maisons en hauteur de trois à quatre pièces allant de 11 à 14.500.000 FCFA ont été construites. » A cause des promesses non tenues, N’Guessan réclame son apport personnel. « Pour ne pas rester là à attendre je souhaite qu’on me rembourse afin que je prenne d’autres dispositions. Le problème est grave dans la mesure où non seulement on n’aura pas les maisons, mais personne ne veut nous rembourser. On nous fait attendre avec des promesses sans aucune lueur d’espoir. »

Concernant les 70 logements

L’opération qui a commencé en 2006 a vu ceux qui sont partis sans que l’opération ne voie le jour. Il s’agit des retraités, décédés, licenciés… à ceux-là s’ajoutent des personnes en fonction qui demandent le remboursement. C’est pourquoi il reste 577 souscripteurs.

« Je m’inscris en faux. De la cité Artos II à la Cité Ado. Le projet Artos II ne voyant pas le jour quand il y a eu le projet gouvernemental de logements sociaux, la direction générale de la Sotra a décidé de s’inscrire, afin que les agents souscripteurs bénéficient des logements sociaux. C’est donc, le projet redéfini qui est inclus dans le projet gouvernemental. A partir de cet instant, c’est la cité Ado qui est en train de voir le jour, » se défend le président du comité de gestion de la Muges (Ndr : Mutuelle générale des employés de la sotra), Jean Valjean Nouaman Tano.

C’est le terrain qui jouera le jeu parce que appartenant à la Sotra.

Le président du comité de gestion de la Muges (Ndr : Mutuelle générale des employés de la sotra), Jean Valjean Nouaman Tano (Ph:S.K)

Le président du comité de gestion de la Muges (Ndr : Mutuelle générale des employés de la sotra), Jean Valjean Nouaman Tano (Ph:S.K)

Le projet gouvernemental a fait que le terrain a été cédé à la Sicogi. « C’est la Sicogie* qui a dit qu’elle ne peut que fournir 70 logements sociaux, » ajoute Jean Valjean Nouaman Tano. En dehors des logements sociaux, il y a des logements économiques « ce qui a rendu les choses encore restreintes« .

Pour le responsable de la communication, « quand on arrive à ce genre de lobbying, et que vous êtes en face d’une situation où vous n’avez plus d’argent, vous restez ouvert. La preuve, la Sotra s’est séparée de plusieurs employés après la crise« .

Et le président du comité de gestion de la Muges (Ndr : Mutuelle générale des employés de la sotra) de faire des précisions. « Avant que nous prenions les 70 logements sociaux en interne, il y a eu une assemblée générale au cours de laquelle une commission a été mise sur pied par le comité de gestion de la mutuelle, » a soutenu Jean Valjean Nouaman Tano. Selon lui, cette commission s’est réunie et a défini les critères de choix sur une  base précise. Il s’agit, selon lui,de prendre en compte « ceux qui ont versé les premiers leurs prélèvements, de prendre en compte l’ancienneté à la Sotra, ensuite l’âge, et le nombre d’enfants  etc. » Et ce, afin de ne pas faire des frustrés dans le partage des logements « déjà insuffisants ». « En cas d’égalité, la priorité est donnée aux veuves et veufs. C’était le 13 avril 2013, que toutes ces dispositions ont été prises, » a indiqué notre interlocuteur.

A l’en croire, des tournées ont été faites dans les bureaux, services et ce n’est qu’après que la liste des 70 personnes bénéficiaires a été validée, « donc les choix ont été faits de manière transparente, » selon lui.

Cependant, le président du comité de gestion de la Muges a tenu à préciser que « l’épargne de la mutuelle peut être débloquée à tout moment en interne pour soutenir les souscripteurs, dans le cas où le crédit du souscripteur ne peut pas l’aider à bénéficier du logement ».  Les souscripteurs sont sur le pied de guerre et parle de trahison de la part de la Sicogi.

Sériba Koné

Encadré 1

Le mutisme accusateur du DG de la Sicogi, le ver est dans le fruit

Que cache le Directeur général de la Société ivoirienne de la construction et de gestion immobilière (Sicogi), Camara Loukimane dans cette affaire dans laquelle il est accusé par les agents souscripteurs de la Sotra ? La question mérite d’être posée. Tant Camara Loukimane n’a jamais voulu nous recevoir pour répondre à nos préoccupations.

Le mardi 18 novembre 2014, nous sommes rendus au service de communication de la Sicogi afin d’avoir la part de vérité du Dg, malheureusement celui-ci était en déplacement en France pour y rencontrer la diaspora. Nous y avons laissé nos contacts, mails et tout. Deux semaines plus tard, après son arrivée, aucune réponse. A chacune de nos appels, celui que nous avons au bout du fil nous rassure que la responsable de la communication va nous appeler.

Pour faciliter les choses, nous avons transféré nos préoccupations par mail, tant au service communication qu’à la direction générale de la Sicogi. Silence radio. Pourquoi un tel silence là où l’opinion et particulièrement les agents de la Sotra veulent savoir. D’autant que le projet porte l’illustre nom du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Ou alors le Directeur général de la Sotra veut se cacher derrière l’image du chef de l’Etat pour accomplir de « sales besognes », comme le soutiennent les agents de la Sotra ?

Rien n’est moins sûr. Dans la mesure où la loi n°2013-867 du 23 décembre 2013 relative à l’accès à l’information d’intérêt public donne droit au journaliste, en son Chapitre 2-Article 6 d’avoir des informations et documents communicables. Voici ce que dit le Chapitre 2-Article 6 sur la question : « Les documents publics sont communicables, notamment les dossiers, rapports, études, procès-verbaux, statistiques, directives, instructions, circulaires, notes de service, avis, prévisions, décisions et réponses ministérielles qui comportent une interprétation du droit ou une description des procédures administratives« .

Au regard de ce qui précède et vu le temps que nous avons donné (depuis le 18 novembre 2014) au Directeur général de la Sicogi, s’il ne se reproche rien il aurait fait face à nos préoccupations. Comme ce genre de comportement a toujours jeté l’opprobre sur la crédibilité des écrits des journalistes, des personnalités de la trempe du Dg de la Sicogi feraient mieux de considérer cette loi. Si des personnes comme lui ne prononcent pas le mot émergence du bout des lèvres.  Le ver est dans le fruit.

Sériba K.

Encadré 2

Le ministère de la Construction, très fâché

De sources proches du dossier, le représentant des souscripteurs, Avit Kacou et quatre de ses membres ont été reçus, mercredi 21 janvier 2015, au ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme de Côte d’Ivoire, par le Directeur de la construction, Adjoumani Kouakou, le conseiller du ministre, un certain Doukouré et M. Kpahi. Cette rencontre faisait suite à un courrier adressé par le représentant des souscripteurs à la tutelle pour que les souscripteurs « soient mieux imprégnés du dossier de la Sotra ». « Sur la question, le Directeur de la Construction a reconnu que le terrain en question a été vendu à l’Etat de Côte d’Ivoire et l’Etat a reversé cet argent à à la SOTRA et, la société a s’est acquitter de cet argent qui est la cotisation des 577 souscripteurs, dans le compte de la Sicogi, » a révélé le représentant des souscripteurs, Avit Kacou.

Non sans que Adjoumani Kouakou se confonde en interrogation. « Nous ne comprenons pas pourquoi la Sigogi et la Muges (Ndr : Mutuelle générale des employés de la sotra), vous demande de payer cash ces maisons, » a soutenu notre interlocuteur concernant l’intervention du Directeur de la construction. Selon Avit Kacou les représentants du ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme de Côte d’Ivoire ont promis convoquer la Sicogi et la Muges pour voir « clair » dans cette affaire. Que se passe-t-il entre le Dg de la Sicogi et le président de la Muges ? La réponse à cette interrogation permettra d’élucider les souscripteurs.

S.K

 

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