Point Sur

Incursion dans l’univers de la médecine traditionnelle africaine


Longtemps reléguée au second plan, la pharmacopée traditionnelle africaine est en train de prendre une place importante dans la médecine moderne. Mais beaucoup reste encore à faire.

La pharmacopée traditionnelle africaine apparaît indubitablement comme le seul recours pour de nombreux malades. Alors que quelques années en arrières, cette pharmacopée était négligée au profit de la médecine moderne. Entre autres raisons de cette négligence, le manque de connaissances techniques par  les médecins pour étudier l’action physiologique des drogues employées. Est-il besoin de le rappeler, la pharmacopée végétale est perçue comme la plus fournie. Samedi  o5 mars 2014, 10heures, nous sommes au marché Gouro de Yopougon-Siporex. Communément appelé ‘’Au bruloir’’.Ce lieu d’ordinaire bondé de monde est plongé dans un silence de cimetière. Les tables des vendeuses de viande de brousse  habituellement garnies de viande de tous genre, sont envahies de mouches. Les petits bruleurs eux, ce sont reconvertis en bagagistes pour ramener  la pitance quotidienne à la maison. A quelque pâté de maisons, notre attention est attirée par une file de personnes composées en majeure partie de femmes. Au milieu d’eux, une dame, la soixantaine environ, donne des explications sur la prise des mixtions des remèdes. Sur ses étals, une variété de plantes, de feuilles et de breuvages. Des heures en sa compagnie d’elle, nous permet de percer tout le mystère. « Je traite toutes sortes de maladie mais ma clientèle est composée essentiellement de femmes souffrant d’infertilité et qui n’espèrent plus rien de la médecine moderne. Les plantes n’ont plus de secret pour moi», s’est-elle réjouie. Et dame julienne d’expliquer à son tour, les bienfaits des plantes de celle que les patients appellent affectueusement ‘’La vieille’’. Cette dame dont la connaissance des plantes médicinales traditionnelles  date de longtemps, selon le témoignage des malades dit exercer ce commerce depuis son jeune âge. « Je fais beaucoup confiance à ‘’la vieille’’.J’avais des problèmes d’enfantement et mon gynécologue a fait tout ce qu’il pouvait mais rien. J’ai commencé à déprimer et mon mari qui me rejetais toute la faute a menacé me ramener un enfant adultérin. J’ai tout de suite compris que mon mariage risquait de prendre un coup. Alors, sur les conseils d’une amie, j’ai rencontré cette dame qui m’a suivie pendant trois mois. J’avoue qu’au début je ne croyais pas en cette médecine traditionnelle. Mais je me suis dit que ça ne coûtait rien d’essayer. Grande a été ma surprise quand elle a demandé la modique somme de 3000 FCFA pour commencer le traitement. Une somme vraiment insignifiante. 3000FCFA ! Alors que je venais de dépenser des centaines de mille dans une clinique de la place. Aujourd’hui, après seulement trois mois de traitement, je porte une grossesse de 6 semaines. Je réalise aujourd’hui que là où la médecine moderne échoue, la médecine traditionnelle peut réussir. » Outre les cas d’infertilités, dame Acho s’occupe des tout-petits. Pour elle, les cas de malformations, de fontanelle, ‘’tête cassée’’, bosse, enfant frêle….sont  son quotidien. Mais elle dit sortir toujours son épingle du jeu. Et oui ! Le déferlement des malades venus de toutes les communes d’Abidjan et de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, nous a permis de nous rendre compte de son savoir-faire et de la qualité de ses produits .Les heures passent et le déferlement continue. Nous nous interrogions encore sur ce qu’on pourrait qualifier de la ‘’magie noire’’, quand l’arrivée d’une jeune femme enceinte, en blouse blanche attire notre attention. Juste après quelques minutes, elle prend congé de la praticienne. Renseignement pris, ‘’la vieille’’ nous fait savoir que cette jeune fille est une sage-femme qui passe régulièrement la voir pour bénéficier de ses conseils. Convaincue du pouvoir de cette dame, nous quittons les lieux à 18h 30mm. Heureux de savoir que l’Afrique a de telles compétences.

Médecine traditionnelle : Pourquoi il faut s’en méfier

Quand bien même reconnue par l’Etat de Côte de d’Ivoire, la médecine traditionnelle  revêt des insuffisances qu’il conviendrait de corriger. Notamment la réorganisation de ce secteur d’activité pourvoyeur d’emplois. Disons-le tout net, les tradi-praticiens gagneraient à s’organiser en associations afin s’extirper les mauvais grains de leur corporation. Car à dire vrai, il existe aujourd’hui de nombreux soi-disant tradi-praticiens qui, en réalité n’ont aucune connaissances médicinales et qui profitent de la naïveté de certains malades pour les gruger.. Mme NDRI, domiciliée à Williams ville a été intoxiquée par  un tradi-praticien qui lui a proposé un traitement de troubles digestifs. N’eût été la vigilance et l’intervention de  son fils, lui-même médecin de profession, qui voyait la santé  de sa mère se dégrader de jour en jour, le pire se serait produit .En effet, à en croire la victime : « En route pour Abidjan, après des funérailles, j’ai acheté deux bidons de médicaments contenant des plantes. En fait, je souffrais des maux de ventre et un vendeur ambulant me les a conseillés. Dès que j’ai fini de boire le contenu du premier bidon, mon mal a commencé à s’accentuer. C’est ainsi que j’ai tout avoué à mon fils qui m’a conduite à l’hôpital. Ce médicament, au lieu de guérir mon mal, m’intoxiquais bien au contraire. » Des cas les plus courant ne manquent pas. M. Konaté qui souffrait d’un mal de dent s’est retrouvé complètement défiguré par  la faute d’un tradi-praticien de Korhogo. Que dire alors de dame Zadi qui, souffrant d’une cataracte a perdu manifestement la vue.

De l’épisode ‘’Docteur bandé’’

S’il est vrai que la médecine traditionnelle comporte des insuffisances, il ne faut pas perdre de vue le non respect scrupuleux des prescriptions des tradi-praticiens par certains malades. Entre autres exemples, l’épineuse affaire ‘’Docteur BANDE’’ qui a beaucoup fait jaser. Pour tout dire, le non respect de la posologie a provoqué une  sorte d’extrême érection d’un jeune homme qui souffrait d’une érection molle. Du coup, il avait du mal à ‘’débander’’. Malheureusement, il arrive que des cas soient irréversibles. Aux vues de tout cela, peut-on dissocier la médecine traditionnelle de la médecine moderne ? Que nenni. Reste que les tradi-praticiens regroupés pour certains en association se perfectionnent davantage. Ce qui encouragera sans nul doute le ministère de la santé à collaborer  avec eux de concert.

Opportune Bath

Incursion dans l’univers de la médecine traditionnelle africaine

 Longtemps reléguée au second plan, la pharmacopée traditionnelle africaine est en train de prendre une place importante dans la médecine moderne. Mais beaucoup reste encore à faire.

La pharmacopée traditionnelle africaine apparaît indubitablement comme le seul recours pour de nombreux malades. Alors que quelques années en arrières, cette pharmacopée était négligée au profit de la médecine moderne. Entre autres raisons de cette négligence, le manque de connaissances techniques par  les médecins pour étudier l’action physiologique des drogues employées. Est-il besoin de le rappeler, la pharmacopée végétale est perçue comme la plus fournie. Samedi  o5 mars 2014, 10heures, nous sommes au marché Gouro de Yopougon-Siporex. Communément appelé ‘’Au bruloir’’.Ce lieu d’ordinaire bondé de monde est plongé dans un silence de cimetière. Les tables des vendeuses de viande de brousse  habituellement garnies de viande de tous genre, sont envahies de mouches. Les petits bruleurs eux, ce sont reconvertis en bagagistes pour ramener  la pitance quotidienne à la maison. A quelque pâté de maisons, notre attention est attirée par une file de personnes composées en majeure partie de femmes. Au milieu d’eux, une dame, la soixantaine environ, donne des explications sur la prise des mixtions des remèdes. Sur ses étals, une variété de plantes, de feuilles et de breuvages. Des heures en sa compagnie d’elle, nous permet de percer tout le mystère. « Je traite toutes sortes de maladie mais ma clientèle est composée essentiellement de femmes souffrant d’infertilité et qui n’espèrent plus rien de la médecine moderne. Les plantes n’ont plus de secret pour moi», s’est-elle réjouie. Et dame julienne d’expliquer à son tour, les bienfaits des plantes de celle que les patients appellent affectueusement ‘’La vieille’’. Cette dame dont la connaissance des plantes médicinales traditionnelles  date de longtemps, selon le témoignage des malades dit exercer ce commerce depuis son jeune âge. « Je fais beaucoup confiance à ‘’la vieille’’.J’avais des problèmes d’enfantement et mon gynécologue a fait tout ce qu’il pouvait mais rien. J’ai commencé à déprimer et mon mari qui me rejetais toute la faute a menacé me ramener un enfant adultérin. J’ai tout de suite compris que mon mariage risquait de prendre un coup. Alors, sur les conseils d’une amie, j’ai rencontré cette dame qui m’a suivie pendant trois mois. J’avoue qu’au début je ne croyais pas en cette médecine traditionnelle. Mais je me suis dit que ça ne coûtait rien d’essayer. Grande a été ma surprise quand elle a demandé la modique somme de 3000 FCFA pour commencer le traitement. Une somme vraiment insignifiante. 3000FCFA ! Alors que je venais de dépenser des centaines de mille dans une clinique de la place. Aujourd’hui, après seulement trois mois de traitement, je porte une grossesse de 6 semaines. Je réalise aujourd’hui que là où la médecine moderne échoue, la médecine traditionnelle peut réussir. » Outre les cas d’infertilités, dame Acho s’occupe des tout-petits. Pour elle, les cas de malformations, de fontanelle, ‘’tête cassée’’, bosse, enfant frêle….sont  son quotidien. Mais elle dit sortir toujours son épingle du jeu. Et oui ! Le déferlement des malades venus de toutes les communes d’Abidjan et de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, nous a permis de nous rendre compte de son savoir-faire et de la qualité de ses produits .Les heures passent et le déferlement continue. Nous nous interrogions encore sur ce qu’on pourrait qualifier de la ‘’magie noire’’, quand l’arrivée d’une jeune femme enceinte, en blouse blanche attire notre attention. Juste après quelques minutes, elle prend congé de la praticienne. Renseignement pris, ‘’la vieille’’ nous fait savoir que cette jeune fille est une sage-femme qui passe régulièrement la voir pour bénéficier de ses conseils. Convaincue du pouvoir de cette dame, nous quittons les lieux à 18h 30mm. Heureux de savoir que l’Afrique a de telles compétences.

Médecine traditionnelle : Pourquoi il faut s’en méfier

Quand bien même reconnue par l’Etat de Côte de d’Ivoire, la médecine traditionnelle  revêt des insuffisances qu’il conviendrait de corriger. Notamment la réorganisation de ce secteur d’activité pourvoyeur d’emplois. Disons-le tout net, les tradi-praticiens gagneraient à s’organiser en associations afin s’extirper les mauvais grains de leur corporation. Car à dire vrai, il existe aujourd’hui de nombreux soi-disant tradi-praticiens qui, en réalité n’ont aucune connaissances médicinales et qui profitent de la naïveté de certains malades pour les gruger.. Mme NDRI, domiciliée à Williams ville a été intoxiquée par  un tradi-praticien qui lui a proposé un traitement de troubles digestifs. N’eût été la vigilance et l’intervention de  son fils, lui-même médecin de profession, qui voyait la santé  de sa mère se dégrader de jour en jour, le pire se serait produit .En effet, à en croire la victime : « En route pour Abidjan, après des funérailles, j’ai acheté deux bidons de médicaments contenant des plantes. En fait, je souffrais des maux de ventre et un vendeur ambulant me les a conseillés. Dès que j’ai fini de boire le contenu du premier bidon, mon mal a commencé à s’accentuer. C’est ainsi que j’ai tout avoué à mon fils qui m’a conduite à l’hôpital. Ce médicament, au lieu de guérir mon mal, m’intoxiquais bien au contraire. » Des cas les plus courant ne manquent pas. M. Konaté qui souffrait d’un mal de dent s’est retrouvé complètement défiguré par  la faute d’un tradi-praticien de Korhogo. Que dire alors de dame Zadi qui, souffrant d’une cataracte a perdu manifestement la vue.

De l’épisode ‘’Docteur bandé’’

S’il est vrai que la médecine traditionnelle comporte des insuffisances, il ne faut pas perdre de vue le non respect scrupuleux des prescriptions des tradi-praticiens par certains malades. Entre autres exemples, l’épineuse affaire ‘’Docteur BANDE’’ qui a beaucoup fait jaser. Pour tout dire, le non respect de la posologie a provoqué une  sorte d’extrême érection d’un jeune homme qui souffrait d’une érection molle. Du coup, il avait du mal à ‘’débander’’. Malheureusement, il arrive que des cas soient irréversibles. Aux vues de tout cela, peut-on dissocier la médecine traditionnelle de la médecine moderne ? Que nenni. Reste que les tradi-praticiens regroupés pour certains en association se perfectionnent davantage. Ce qui encouragera sans nul doute le ministère de la santé à collaborer  avec eux de concert.

Opportune Bath

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