Interview / Konan Kouamé Florent (Président de la Mudesa) : ‘’J’invite les opérateurs économiques à venir investir à Assounvouè’’


Nouvellement réélu pour un deuxième mandat à la tête de Mudesa (Mutuelle pour le développement économique et social d’Assounvouè), Konan Kouamé Florent lève un coin du voile sur le programme des activités de la mutuelle au cours des trois prochaines années. Il invite, par ailleurs, tous les mutualistes à plus d’engagement.

Monsieur Konan Kouamé Florent, à l’issue de la deuxième Assemblée générale ordinaire de la Mutuelle pour le développement économique et social d’Assounvouè, vous avez bénéficié de la confiance des militants pour un deuxième mandat à la tête de la Mudesa. Qu’est-ce qui a favorisé votre réélection ?

Kouamé FlorentMerci de l’occasion que vous me donner de parler de la Mudesa. Je voudrais tout d’abord saluer l’ensemble des mutualistes qui ont bien voulu placer leur confiance sur ma modeste personne.

Ils l’ont d’ailleurs manifesté à travers une majorité écrasante, 96,87 des suffrages exprimés. Tout cela pour dire que nous avons fait un bon travail. Et le bilan a été largement positif. D’abord au niveau des actions, nous avons réussi à redynamiser la mutuelle.

Nous avons tenu régulièrement les réunions mensuelles. Nous avons réussi à ouvrir un compte au nom de la mutuelle où est sécurisé l’argent des mutualistes. Ce qui n’existait pas lorsque nous avons pris les rênes de la mutuelle.

Nous avons réussi la prouesse de mobiliser l’ensemble des jeunes autour du chef du village d’Assounvouè. Le faisant notre volonté est de mettre notre village sur la voie du développement.

Pour les trois prochaines années que durera votre deuxième mandat, quels sont les sillons que vous comptez tracer ?

Notre action va se pencher sur la réhabilitation des voies principales du village. Nous essaierons de faire bénéficier le réseau électrique à tous les grands quartiers du village.

Nous mettrons également un accent particulier sur l’adduction d’eau. La priorité de nos actions sera menée en faveur de la jeunesse. Nous ambitionnons réaliser un champ de manioc d’une superficie d’un hectare pour chaque jeune du village que nous allons parrainer.

Un an après, tous ceux qui ont bénéficié de notre parrainage devront, à leur tour, parrainer d’autres jeunes et ainsi de suite. Nous voulons ainsi créer de la richesse pour les jeunes restés au village.

Vous avez un programme très chargé. Avez-vous les moyens financiers de réaliser toutes ces ambitions ?

A ce niveau, nous voudrons nous ouvrir vers des partenaires, en vue de bénéficier de leurs expériences afin d’avoir une mutuelle unie, solidaire et prospère. Nous allons aller chercher les fonds là où ils se trouvent.

Aujourd’hui le gouvernement a mis des fonds à la disposition de ceux qui veulent faire quelque chose dans la vie. Nous allons nous atteler à remplir les conditions pour recourir à ces fonds.

Au passage, je voudrais vous signaler que grâce à ces fonds, nous avons obtenu le financement du projet de construction du foyer polyvalent pour notre village. Ce projet a été conçu par le Papc ou Projets d’Assistance Post-Crise financés par la Banque mondiale.

Grâce à une tantie du village qui s’est battu pour nous, nous avons été inscrits sur ce projet dans le cadre de la construction du foyer polyvalent. Depuis le 29 août dernier, les travaux de construction ont véritablement démarré. Dans deux ou trois mois, on aura un foyer digne de notre village.

Avez-vous le sentiment que les jeunes d’Assounvouè épousent l’idée de la mutuelle ?

Vous savez, ce n’est pas facile. On ne pas dire que la totalité de la jeunesse adhère. Cependant, nous insistons pour dire que les jeunes ont besoin d’être informés, formés et éduqués par l’explication de toutes les actions que nous entreprenons en leur faveur.

Tout cela concourt au développement du village. Nous avons d’ailleurs une réunion avec tout le monde au village, courant novembre, en vue de partager nos opinions avec l’ensemble des villageois.

Ensemble nous allons réfléchir sur les stratégies pour développer notre village. Ce que je voudrais que chacun retienne, c’est que le village a besoin de la contribution de tous ses enfants.

En dehors des actions de développement, la Mudesa a-t-elle inscrit le volet social au niveau de ses actions ?

Oui, effectivement, il est prévu des actions sociales au cours de ce deuxième mandat. Pour ce faire, dans le programme de nos activités, nous allons penser aux journées de vaccination.

Aussi, prévoirons-nous des médicaments de première nécessité pour notre dispensaire. Toujours dans le volet social, il est prévu de récompenser les meilleurs élèves du village, ainsi que des dons en vivres et médicaments aux personnes âgées pour dire que nous avons toujours besoin d’eux.

Quel est le rapport qu’entretient la Mudesa avec la chefferie traditionnelle du village ?

Nos rapports sont très sincères. Sans la mutuelle la chefferie traditionnelle ne peut rien faire. La Mudesa se présente donc comme le guide de la chefferie pour les questions sensibles de conflits fonciers.

A combien se chiffrent les mutualistes ?

Nous sommes au nombre de 300 inscrits. Seulement une centaine prend part aux réunions mensuelles. Nous disons que le village a besoin de ses fils et filles. Nous devons nous mobiliser autour de notre mutuelle qui est un cadre d’échanges, de concertation, d’entraide et de solidarité.

Nous demandons à tous les mutualistes de venir prendre leur place au sein de cette plateforme à travers les réunions mensuelles. Nous lançons un vibrant appel aux investisseurs.

Qu’ils viennent investir dans l’agriculture à Assounvouè qui offre beaucoup d’opportunités. Nous sommes premiers producteurs de manioc au plan national. Nous ne dirons jamais assez merci aux femmes qui contribuent à développer la Mudesa.

Réalisée par Idrissa Konaté

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