Contribution

La lettre à Collette / « Le Gouvernement devrait parler de plus de 3 millions d’emplois créés,» selon Omar Samsom


Dans le cadre de ses interventions télévisées annuelles, le Président de la République a, dans un discours fleuve, expliqué qu’il avait atteint le million d’emplois promis lors de la campagne relative à l’élection présidentielle 2010. Bien avant lui, le Ministre Dosso Moussa avait annoncé le 02 Octobre 2014 à Dimbokro, que le Gouvernement avait dépassé le million d’emplois. Enfin, il y’a quelques semaines, le Chef de division à l’Observatoire de l’Agence d’Etudes et de Promotion de l’Emploi (AGEPE), Foa Bi Zaro Francis soutenait que le taux de chômage en Cote d’ivoire était seulement de 5,03 %. Ne nous lançons pas d’office dans une quête de vérités qui pourraient ressortir de ces propos. Un emploi est un contrat entre l’employeur et l’employé, pour la réalisation d’une tache contre une rémunération, ou bien pour un travailleur indépendant… Vue sous cet angle, et  à travers ce que nous avons vu pendant ces 5 ans, le Gouvernement ne devrait pas se limiter à mettre la barre à 1 million d’emplois. Il devrait plutôt parler de plus de trois (3) millions d’emplois créés, puisque fort de cette définition, et prenant en considération tous les types d’activités pouvant procurer une rémunération, Monsieur Foa Bi a aussi cité comme emplois créés, les donneurs de cours à domicile, les gérants de cabines, etc… Nous pouvons même ajouter les cireurs de chaussures ; les vendeuses de cacahuètes à la plage ; le « cafardmatologue », le vendeur de brochures d’examen et concours ; ces jeunes qui bouchent les creux dans le bitume moyennant vingt-cinq (25) francs qu’ils n’auront pas ; ceux qui essuient les vitres aux feux tricolores ; les « samarakolo », etc… Le Président de la République n’a donc pas eu tort, lors de sa déclaration télévisée, de parler de plus d’un million d’emplois créés. Mais, Mr Foa Bi et partant PRADO, ne constatez-vous pas un grand paradoxe entre la nature de l’essentiel de ces emplois et ceux que vous fustigiez  lors de la campagne présidentielle 2010 ? Et pour cause, un emploi, selon la perception qu’on avait de vous, c’est  une activité à longue durée (relative), dont la rentabilité pourrait être un facteur d’indépendance au niveau du logement, de la santé, de l’éducation, transport, etc… C’est ainsi que lors de la campagne pour la présidentielle, vous avez présenté un jeune diplômé, devenu finalement gérant de cabine, parce que votre prédécesseur n’avait pas été capable de l’insérer dans le plan de l’emploi. Alors, si à 09 mois de la présidentielle, vous et vos collaborateurs venez nous présenter un gérant de cabine et un donneur de cours à domicile comme produit de votre imagination en matière d’emplois créés, que devons-nous en conclure ? Le vrai menuisier se voit face au bois. Quelque chose a été faite, beaucoup a été entrepris, surtout au niveau du génie civil. Hélas! Les 3/5 n’ont été que des emplois précaires, c’est-à-dire peu garantis, incertains dans l’avenir. Et les banques ne font pas confiance aux acteurs du secteur informel si bien qu’elles ne seraient prêtes à leur venir en aider. C’était donc çà, 1 millions d’emplois en cinq (5) ans.

 

Et dans la même veine, l’os dans la gorge de Monsieur Ouattara se rend piquant de jour en jour. Et cet os, c’est l’ensemble des ex-combattants que nous avons surnommés « le ressort bandé ». Lors du débat télévisé précédent le deuxième tour de l’élection présidentielle 2010, le futur Président, très à l’aise face à Monsieur Gbagbo et répondant à la question de savoir ce qu’il comptait faire de ses « jeunes gens », a soutenu que seul le désarmement prendra du temps, sinon pour l’insertion, il se ferait très rapidement puisqu’il calquerait sa stratégie sur celle de l’Afrique du Sud. Sauf qu’Abidjan n’est pas Pretoria et les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (F.R.C.I.) et les supplétifs ne sont pas vus comme les miliciens inkhata et autres zoulou. Cinq (5) ans après le dit débat, les responsables de L’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR) tiennent à nous faire avaler que sur 70.000 miliciens à réinsérer, il n’en reste que 24.000 à satisfaire. Il faut être naïf pour croire que 46.000 d’entre eux ont été insérés.  Et comme tout a été tenté pour ôter cette gangrène, ce cancer, c’est finalement vers le secteur privé que se tourne l’Etat pour « vendre » les occupants de nos cités universitaires et certains camps de regroupement d’ex-combattants. Selon Jean-Louis Legras, le président de la Chambre de Commerce France-Côte d’Ivoire, « Si chaque petite société en embauche 4 ou 5 ou même propose des stages de formation, c’est déjà une pierre à l’édifice ». Mais, ce que Messieurs Legras et Sarassoro font semblant d’ignorer, c’est la mauvaise image que les premiers ex-combattants employés sur le chantier du troisième pont ont laissé à SOCOPRIM. Au moins 3 arrêts de travail sans préavis, pour des arguments fallacieux. Quelle est donc cette structure sérieuse qui souhaiterait ternir son image avec des « cas » similaires ? Quelle que soit la stratégie adoptée, il faudra que Mr Ouattara crève l’abcès, et extirpe la tumeur qui, après avoir pris forme dans la case républicaine, est maintenant entrain de gangréner toute la Côte d’Ivoire. Nous insistons sur la recherche d’une solution idoine et définitive à ce problème, parce que si demain, Mamadou Koulibaly ou Kouadio Konan Bertin dit KKB (hum !) est aux affaires, il dira tout simplement que ce dossier était uniquement l’affaire des   Messieurs Ouattara et Soro. Et retour à un cancer généralisé (touchons de l’iroko).

 Pendant ce temps, les jeunes filles qui nous reçoivent aux comptoirs  des supermarchés, pharmacies, etc…sont devenues des « voleuses émergeantes ». Il n’est pas rare de constater, depuis des années, que pour le moindre achat, ces brigandes n’ont jamais de la monnaie  exacte à rendre aux clients. Faut-il laisser ce phénomène perdurer ? Nous disons non. Parce que non seulement au niveau des banques, elle est prioritaire en matière de petites pièces lors des retraits. Mieux, les caissières des banques ont toujours de la petite monnaie. Cependant, profitant de la patience de certains clients, de leur largesse, ou voyant que l’individu est « coincé », elles refusent carrément de leur rendre leur dû en totalité. Et en contrepartie, ce sont des bonbons, des chewing-gums, qu’elles nous offrent, souvent même sans notre consentement. Là encore, c’est quand elles ont pitié de nous. Alors, imaginons que deux mille (2.000) personnes abandonnent cent soixante-cinq (165) francs par jour dans deux supermarchés très fréquentés, appartenant au même individu. Si elles sont six (6) vendeuses, chacune rentre après le service avec cent dix mille (110.000) francs. Ô honte aux voleuses des supermarchés, des pharmacies qui, après s’être sucrées sur le dos des clients, iront s’asseoir au premier rang des mosquées vêtues de basin brodé jusqu’au talon et «  zikran » avec des chapelets kilométriques.  

J’étais sur le point de t’envoyer ta lettre lorsque j’ai croisé Pélagie « dent tirée » dans les escaliers, se plaignant de l’embouteillage monstre de ce matin, sur la voie internationale Bassam-Noé. Que se passe t-il ? « Le président Ad’ eau est en route pour Bonoua et comme c’est son travail de tout immobiliser pendant des heures, à tous ses passages, tout est donc  bloqué». Et à moi de lui répondre : « Arrête de masturber ta capacité de discernement. Il devait aller inaugurer la station d’adduction en eau potable qui desservira toutes les localités situées sur le tronçon Abidjan-Bonoua mais, la cérémonie a été reportée. Tu t’offusques chaque jour que le débit de l’eau était plus fort que çà lorsque Mr Gbagbo était là. Et pour corriger une bonne fois pour toute cette situation engendrée par le manque d’investissements dans ce secteur pendant 10 ans, malgré la démographie galopante, Ad’ eau a engagé ce chantier monstre. Et tu te plains juste pour un embouteillage qui d’ailleurs ne dépend pas de lui. Pélagie, si tu es fâchée, envoles-toi pour Abidjan car, le ciel est bien dégagé. Et le soir quand le reportage fleuve de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI) en parlera, n’oublie pas de dire à tes sœurs Mimi « deux pieds gauches »,  Alice « tête on dirait conteneur », et Makokou  « ventre sac d’arachide » que tu endoctrines chaque soir que, ce projet avait déjà été financé, et bouclé par Mr Gbagbo.

Omar Samson

A lundi, InchAllah.

 

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