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Présidentielle 2012 : Sarkozy visé par une nouvelle enquête judiciaire


Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire sur le paiement par l’UMP des pénalités infligées à l’ancien président après l’invalidation de ses comptes de campagne de 2012. La justice devra déterminer si cette prise en charge par le parti est légale ou non.

Moins d’une semaine après sa contre-attaque télévisée, un nouveau front judiciaire s’ouvre pour Nicolas Sarkozy. Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire sur le paiement par l’UMP des pénalités infligées à l’ancien président après l’invalidation de ses comptes de campagne en juillet 2013.

L’enquête vise un éventuel «abus de confiance» au préjudice de l’UMP et le chef de «complicité et recel» de ce délit, a confirmé le parquet au Figaro. Autrement dit, la justice devra déterminer si la prise en charge de ces frais par l’UMP est légale ou non. Les investigations ont été confiées à l’office anticorruption (Oclciff) de la police judiciaire.

Cette nouvelle instruction trouve son origine dans l’invalidation des comptes de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy, qui avait privé ce dernier du remboursement par l’État de 10,6 millions d’euros de frais et entraîné le lancement d’un «Sarkothon».

Le Conseil constitutionnel avait estimé il y un an que l’ex-chef de l’État devait restituer au Trésor public l’avance forfaitaire de 153.000 euros qui lui avait été versée par l’État pour sa campagne, et lui payer 363.615 euros correspondant au dépassement du plafond légal des dépenses, fixé à 22.509.000 euros.

Dès le mois de septembre, l’ancien bras droit de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, assurait dans Le Point que «Nicolas Sarkozy ne paiera(it) rien de sa poche» et que l’UMP prendrait «tout à (s)a charge». Mais cet arrangement n’avait jamais été confirmé. Jusqu’à la démission début juin du président de l’UMP, Jean-François Copé, acculé par l’affaire Bygmalion.

Suite aux soupçons de fausses factures, la direction provisoire du parti – le triumvirat des anciens premiers ministres Juppé, Fillon, Raffarin – a réclamé un examen complet des comptes du parti. Cet audit, qui sera présenté mardi en bureau national, a permis de confirmer le règlement de l’amende de Nicolas Sarkozy par l’UMP, selon L’Express du 23 juin. Maître Philippe Blanchetier, l’avocat de l’UMP qui a validé la décision de faire payer la pénalité par le parti, est aussi l’avocat de Nicolas Sarkozy qui a plaidé pour ce dernier devant le Conseil constitutionnel, précise le site de l’hebdomadaire.

«Savoir si c’est légal ou pas»

François Fillon ne s’est pas fait prier pour réagir, sur fond de guerre des chefs à quelques mois du congrès de novembre. Invité du Grand Jury (RTL/LCI/Le Figaro) le 30 juin, l’ancien premier ministre a pointé du doigt Nicolas Sarkozy, rappelant qu’il portait une part de responsabilité dans le niveau d’endettement record de l’UMP, «proche de 80 millions» d’euros selon lui, puisque le parti avait bien réglé sa pénalité. «La question est de savoir si c’est légal ou pas», s’était interrogé François Fillon, dans une pique directe à son concurrent.

Au niveau judiciaire, ce sont toutefois les commissaires aux comptes de l’UMP qui ont alerté le 1er juillet la justice sur la prise en charge des pénalités, que Nicolas Sarkozy aurait dû régler lui-même, indique le parquet de Paris au Figaro.

Les obstacles judiciaires se multiplient sur la route d’un retour de Nicolas Sarkozy, qui décidera «fin août, début septembre» d’une candidature ou non à la présidence de l’UMP. «Je ne suis pas un homme qui se décourage devant les vilenies et les manipulations politiques», a-t-il lancé mercredi sur TF1 dans une forme d’avertissement.

Le Figaro

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